jeudi 19 juin 2008

Torture mentale

On m’a demandé plusieurs fois (et je me le suis également demandé à moi-même) : qu’est-ce que tu veux faire dans la vie ?

J’ai répondu toutes sortes de choses (variables selon les époques, la période la plus prolifique de mon imagination restant l’enfance) qui n’avaient pas ou peu de prise avec « la vraie vie » : voyageuse/réceptionniste/critique musicale/journaliste/fermière et j’en passe…

Aujourd’hui, lancée à pleine vitesse dans un cursus hôtelier, j’hésite encore.

Le métier ou j’excellerai serait le suivant : biffin/antiquaire/maladroite/vendeuse de cochonneries rétros. Ou mieux : hésitante professionnelle, peseuse du pour et du contre, insatisfaite notoire. INDECISE CHRONIQUE. INSURGEE MUETTE.

C’est vrai quoi, bon sang de bois, depuis quand doit-on choisir sa vie à 20 ans ? Je veux ma vie riche et mouvementée. Je veux rencontrer, voir, découvrir, m’émerveiller, fouiller dans les entrailles du monde pour peut être y découvrir un bonheur singulier…

Un travail/une voiture/un appart/un chien/une maison/des gosses/un gentil mari à lunettes/un beau tailleur/une chouette concession au cimetière, tout ça, ça me dépasse.

J’aimerai faire mille choses à la fois, boire à toutes les coupes, manger à tous les râteliers…

Surtout voyager, faire un peu l’artiste, avoir une vie de flâneries et d’hédonisme…

Tout en ayant huit bras pour coudre, composer, écrire, peindre, détruire, élaborer, cuisiner et caresser…

Comme tous les ans (et après d’infructueuses tentatives scolaires dans d’autres milieux) je suis paumée.

Je suis rentrée dans l’hôtellerie et parfois ça me fait le même effet que si j’étais rentrée dans l’armée. Sensation que d’ailleurs mes collègues temporaires accentuent outrageusement.

Je me retrouve une fois de plus à hésiter, à me demander si j’ai fait « le bon choix »

Je ne pense pas qu’il y ait de bons choix en ce qui me concerne. Il n’y a que des moments pénibles, voire insurmontables de prises de décision. Et après, le reste, c’est de l’aménagement, de l’organisation (tout aussi pénible, d’ailleurs).

J’en ai marre. J’en viens à mépriser mon âme éprise de libertés. Parfois, mes envies me dépassent, dépassent même mon imagination, vont au-delà de moi, mégalos, immatérielles et démentes.